Publié le : 03 juillet 20208 mins de lecture

Serait-ce le blues hivernal ? Cette déprime, qui se traduit la plupart du temps par une baisse d’énergie, une fatigue récurrente, des soucis de concentration et une diminution des envies et désirs pour quoi que ce soit. C’est parti pour un bain de lumière !

La première fois que j’ai entendu parler de luminothérapie, ce fut dans un « bar à soleil »… c’était en Laponie il y a 25 ans…

Mais de quoi s’agit-il ?

Les habitants des pays nordiques sont dans une zone du globe qui ne reçoit pas de lumière solaire en hiver. C’est-à-dire, qu’ils vivent 2 mois entiers sans soleil, ce qui engendre un grand nombre d’insomniaques et de cas de dépressions durant cette période. Comment font-ils pour surmonter ce manque ? Il a été démontré scientifiquement que vivre en absence d’exposition solaire est nocif pour la santé. Les pays concernés par un faible taux d’ensoleillement ont fait l’objet de mises en garde importantes, ce qui a amené les autorités à mettre en place différents systèmes et différentes infrastructures pour compenser ce manque d’ensoleillement.

Les recherches scientifiques montrent qu’avec des hivers et des nuits presque interminables, le taux le plus élevé de suicide est en Suède et en Norvège durant les saisons hivernales. Au Canada, environ 18 % des populations sont sujets à une déprime hivernale. Vous l’aurez donc compris, les « bars à soleil » sont des cafés qui proposent à leurs clients des séances de luminothérapie… au lieu et place de la tasse à café, vous retrouvez devant un panneau lumineux dont la lumière est proche du spectre solaire. Un vrai bain de lumière !

La luminothérapie ?

Cela consiste à exposer les yeux à une lumière d’intensité et de spectre lumineux spécifique proche de la lumière solaire. À la base, elle est utilisée comme traitement psychiatrique proposé pour la dépression et l’insomnie.

L’usage thérapeutique de la lumière naturelle en médecine remonte à la fin du XIXe siècle. Son effet remarquable sur la stimulation du système immunitaire et la lutte aux infections provoqua le développement des premières techniques de luminothérapie, récompensées, en 1903, par le prix Nobel de physiologie ou médecine remis au médecin danois Niels Ryberg Finsen. En France, la technique s’est popularisée dans les années 1920, entre autres par Jean Saidman, créateur de fameux solariums tournants à Aix-lesBains, Vallauris et Jamnagar (Inde), ainsi que les frères Biancani.

À raison d’une demi-heure par jour, assis à quelques centimètres de la lampe, l’état de dépression saisonnière disparaît en moins de 15 jours.

Quelle prévention mettre en place pour lutter contre cette « déprime hivernale » ?

Le principe est simple : il suffit d’exposer son organisme à une lampe spécialement étudiée pour offrir un maximum de lumière. Certains hôpitaux sont équipés pour proposer ainsi des séances de luminothérapie : soit les patients viennent dans l’établissement, soit ils se font prêter une lampe portative. L’efficacité de ce traitement de luminothérapie est avérée ! À raison d’une demi-heure par jour, assis à quelques centimètres de la lampe, l’état de dépression saisonnière disparaît en moins de 15 jours. Des cures de lumière préventives peuvent aussi balayer le coup de blues avant qu’il ne vienne noircir vos pensées.

Nos Conseils :

Les séances de luminothérapie ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale mais on peut les faire chez soi, grâce à des lampes spécifiques.

Il en existe deux types :

• la lampe classique de luminothérapie, qui est un éclairage de bureau utilisable comme lampe de travail et appareil de traitement. Elle permet

de s’exposer à une forte luminosité, sans perturber le cours de la journée.

• le « simulateur d’aube », qui permet de simuler le lever et le coucher du soleil.

Il remplace le « signal » manquant à notre organisme lorsque l’on se lève et qu’il fait encore nuit, et permet ainsi un lever plus en douceur et agréable. Il ne permet cependant pas de combattre les vraies dépressions saisonnières.

Avant toute utilisation de ces lampes, il faut demander l’avis d’un médecin et consulter un ophtalmologue, si vous souffrez de pathologies oculaires, car les ampoules ont une forte intensité (au minimum 2 500 lux*). Enfin, il faut toujours se placer au moins à un mètre de l’appareil.

Comptez en moyenne pour une lampe de luminothérapie entre une vingtaine d’euros jusqu’à plusieurs centaines d’euros ! Alors faites le bon choix et n’hésitez pas à vous faire conseiller par des professionnels.

En conclusion, profitez de la lumière du jour pour vous ressourcer et faire par la même occasion quelques minutes d’exercice quotidiennement ! Souvenez-vous : 30 minutes par jour suffisent !

* Pour ne pas perturber notre équilibre interne, nos yeux doivent recevoir un niveau de luminosité diffusé par le soleil d’au moins 2 000 lux (unité de mesure de la lumière). En hiver, ce niveau n’est que de 500 lux, ce qui provoque, chez certaines personnes, de la fatigue et un manque de force. Cela entraîne alors une hyperphagie pour les sucres, une prise de poids et une hypersomnie.

QUELQUES CHIFFRES :

Les recherches scientifiques montrent qu’avec des hivers et des nuits presque interminables, le taux le plus élevé de suicide est en Suède et en Norvège durant les saisons hivernales. Au Canada, environ 18% des populations sont sujets à une déprime hivernale.

Certains individus sont plus touchés par ce problème. C’est le cas de 3 % à 8 % dans les pays du nord, dont une grande partie sont des femmes.

Avec des jours très courts, où en moyenne le soleil n’apparaît que 27 h durant tout le mois de décembre (dans la ville de Helsinki) contre 53 h à Paris (pour 240 h en moyenne au mois de juillet), le rythme des habitants se ralenti, vivant presque dans le noir durant le mois.

Les symptômes du « blues hivernal » (extrait de « Soif de lumière »)

Quand le soleil se fait rare, ne ressentez-vous jamais une baisse sensible et générale de votre énergie vitale, de votre productivité, de vos performances physiques et/ou intellectuelles et de votre créativité ?

Et ne constatez-vous pas, parallèlement à cette  » baisse générale de régime « , une augmentation de votre besoin de sommeil, la montée en puissance d’une envie insatiable et irrésistible de grignoter un peu n’importe quand, et n’avez-vous pas un besoin inhabituel de manger de grandes quantités de féculents et de mets sucrés ? Si tels sont vos  » symptômes M quand vous manquez de lumière solaire, c’est que vous faites partie des 20 % d’Européens souffrant aux changements de saisons de ce qu’on appelle couramment le blues hivernal, et, scientifiquement, le SAD (Saisonal Affective Disorder) ou, en français, le THS (Trouble de l’humeur saisonnier). Ce syndrome est connu depuis l’Antiquité, mais c’est en 1973 qu’une équipe de chercheurs du NIMH (National Institute of Mental Health) a mis au point une technique de soins, consistant à se placer chaque matin, pendant 20 minutes environ, devant un panneau lumineux dont la lumière est proche du spectre solaire. Ainsi naquit la luminothérapie !

Les résultats sont immédiats et étonnants !