Publié le : 03 juillet 20204 mins de lecture

Tous les 15 juin, la Journée mondiale de lutte contre la maltraitance des personnes âgées permet de mettre en avant ce phénomène tabou, méconnu mais bien plus régulier que l’on peut le croire.

Il existe un numéro vert gratuit permettant de signaler les cas de maltraitances : le 3977. C’est le numéro de la Fédération 3977 contre la maltraitance.

En 2016, il y a eu plus de 29.000 appels sur cette plateforme nationale et les 55 centres d’écoute. Ce chiffre vous paraît élevé ? La réalité est bien pire ! S’il n’existe pas d’études sur ce sujet, Michèle Delaunay en 2013 avançait le chiffre de 600.000 seniors victimes de maltraitance. L’OMS quant à elle estime que 1 personne âgée sur 10 est victime de maltraitance et que seul 1 cas sur 24 est notifié.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon lors de la Journée mondiale de 2016 avait déjà invité « les Etats membres et à la société civile à faire preuve d’une plus grande détermination et à redoubler d’efforts pour éliminer toute forme de violences et de mauvais traitements contre les personnes âgées. »

Mais qu’entend-on par « Maltraitance » ?

La maltraitance est « un acte unique ou répété, ou l’absence d’intervention appropriée, dans le cadre d’une relation censée être une relation de confiance, qui entraîne des blessures ou une détresse morale pour la personne âgée qui en est victime ».

La maltraitance est principalement psychologique : humiliations, insultes, menaces. Mais il existe aussi des cas de maltraitances physiques et sexuelles. N’oublions pas les abus financiers, qui ne sont pas que de la responsabilité de sociétés de démarchage ou d’artisans peu honnêtes : la famille de la personne âgée est aussi responsable, parfois sans s’en rendre compte.

En plus de ces cas de maltraitances disons volontaires, il existe tout un champ de maltraitance dite passive : les cas de négligences, que ce soit par manque de connaissance, par épuisement de l’aidant, par manque de temps. Ce type de maltraitance n’est pas intentionnelle mais est assez courante.

Au fil des informations télévisées ou dans la presse écrite, nous entendons régulièrement parler de cas de maltraitance dans les services d’hébergement des personnes âgées. Mais cela biaise la réalité : si ces cas sont mis en avant car souvent extrêmes et sur un grand nombre de seniors, 70% des cas de maltraitance ont lieu au domicile des personnes et dans 50% des cas le maltraitant est un membre de la famille (même si dans ce cas, la maltraitance est très majoritairement une maltraitance passive non intentionnelle). Les établissements sont au contraire un moyen de protection de la personne âgée contre la maltraitance. En revanche, l’isolement de la personne est un facteur aggravant de la maltraitance.

Il est temps de briser le tabou et d’éliminer la maltraitance. N’hésitez pas à appeler le 3977, que vous soyez une victime de maltraitance ou une personne ayant peur de faire preuve de maltraitance envers une personne âgée : les psychologues du 3977 vous aideront, vous conseilleront et vous écouteront de manière bienveillante.

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