Publié le : 03 juillet 20202 mins de lecture

Charles Bonnet, dont le buste vous accueille à l’entrée du Musée d’Art et d’Histoire de Genève, était un entomologiste réputé.

Dans son grand âge, il souffrit d’une cataracte des deux yeux. Il ne percevait que des ombres et des traits de lumière. Son fils, médecin, rapporte que parfois son père s’agitait car il vivait, en pensée, des histoires passionnantes tantôt heureuses, plus souvent terrifiantes. Ses récits, riches en images et en actions, s’apparentaient à un film dont il était spectateur.

Ce qui s’apparentait à des hallucinations n’était pas psychiatrique, et même si l’on peut le suspecter à la lecture des compte-rendus des troubles de la mémoire, il ne présentait pas une démence clinique. Ce syndrome de Charles Bonnet, nom donné aux hallucinations dues à un déficit visuel d’origine oculaire, se rencontre en gériatrie lorsque la personne présente une maladie de l’oeil. Dans ce cas, il est bon de l’évoquer plutôt que de considérer ces visions comme des troubles psychiatriques, et demander un examen ophtalmologique.

Certains philosophes y ont vu une vérification de la différence entre la sensation que l’oeil reçoit et l’image que le cerveau perçoit, fruit d’une construction mentale : vaste programme !