Publié le : 03 juillet 20203 mins de lecture

De nombreuses interventions ont été étudiées pour réduire les effets du vieillissement. Parmi celles-ci l’exercice physique, la nutrition, la restriction calorique et les antioxydants ont été les plus rapportées dans la littérature scientifique.

Un numéro récent de Une revue de sciences fondamentales rapporte un effet bénéfique du yoga et de la méditation sur le vieillissement.

Cette étude réalisée en Inde demandait à 86 sujets âgés entre 30 et 65 ans de réaliser 90 minutes de yoga par jour 5 jours par semaine, les deux premières semaines dans un centre d’apprentissage puis pendant 10 semaines à leur domicile avec le contrôle d’un journal et d’appels téléphoniques. Chaque séance comprenait des postures, des exercices respiratoires et un temps de méditation, dérivés du Hatha Yoga et du Raja Yoga.

Un prélèvement sanguin était réalisé au préalable puis 12 semaines après la séquence d’entrainement yoga. Ces prélèvements visaient à mesurer des marqueurs d’altération de l’ADN, des stress oxydatifs, de la longueur des chromosomes, des témoins du vieillissement cellulaires comme le cortisol et des substances de l’inflammation.

Les auteurs rapportent une diminution de tous les marqueurs de l’atteinte de l’ADN et des cellules ainsi que du niveau des stress oxydatifs. Seule la longueur des chromosomes n’était pas augmentée. Les hommes avaient un bénéfice supérieur aux femmes pour les marqueurs de l’inflammation.

Cet article démontre pour la première fois un effet biologique et épigénétique potentiel du yoga et de la méditation. Cet effet biologique évolue dans le sens d’une réduction des témoins du vieillissement. Les auteurs de cet article sont enthousiastes dans leur discussion. Mais il faut souligner que les sujets inclus sont jeunes, la période d’observation est trop courte pour le mettre en perspectives du vieillissement, il n’y a pas de groupe contrôle et on pourrait penser que le fait de se donner du temps pour sa santé 90 minutes par jour est déjà une démarche importante par rapport à la vie habituelle, sans que les exercices demandés aient un effet spécifique.

Retenons un effet bénéfique dans une étude qui se veut exigeante dans son examen des effets biologiques sur les effets de la pratique du yoga. Ce résultat est suffisant pour qu’une étude mieux construite dans sa méthode soit mise en place, car une forte aspiration porte ces travaux qui se veulent respectueux d’une certaine idée de l’harmonie dans nos vies.