Ce mot curieux est l’assemblage de crastinus ou «lendemain » en latin et du préfixe pro qui veut dire « en avant ». Toujours remettre au lendemain ce que l’on peut faire le jour même. Les causes sont mal élucidées. On a décrit un lien avec le désir de satisfaction immédiate qui empêche de réaliser en temps voulu une tâche qui n’apporte pas de plaisir. Le plus souvent, il existe un manque de maitrise de soi. Loin d’un mécanisme psychologique unique, il s’agit plutôt d’un trouble du comportement. Souvent les personnes qui en sont atteintes ont plusieurs idées en même temps et c’est cette bousculade d’idées les empêche de se concentrer sur la tâche à accomplir : c’est pourquoi il s’agit souvent de personnes très créatives. Comment guérir de la procrastination ? Comme il ne s’agit pas d’une maladie mais d’un comportement, on pourra y mettre fin, en mettant en place des attitudes, des comportements qui l’empêcheront. Il existe des livres, des recettes en 10 ou 15 règles, allant de la liste des choses à faire, à la gestion du temps, à l’extinction de l’ordinateur ou l’ouverture d’une seule application à la fois, et toujours le renfort de l’estime de soi qui semble être un facteur important de ces escapades hors de la chose à faire. Souvent perçu comme des paresseux qui n’ont pas de volonté, les « procrastineurs » sont en fait des hyper actifs qui mettent leur volonté à mille choses en même temps. Marcel Proust qui se disait procrastiner dans son lit a tout de même écrit le plus long roman de la littérature mondiale, « à la recherche du temps perdu », avec 1,5 millions de mots. Comme si le temps perdu était le temps où l’on travaillait le plus ?